OLIVIER GARRAUD — Texte d’artiste,
Animé par une dynamique de résistance, Olivier Garraud détourne les symboles collectifs marqués par des ferveurs historiques et culturelles. Il trépigne à l’idée de renouveler notre conception du pouvoir, de la victoire et de la mystification. À travers des slogans authentiques et audacieux : Mort aux vaches, Demi-artist, Baby please don’t go, Loser de compétition ; les opposables et leurs notions se réorganisent dans une sorte de recherche de liberté artistique constante.
Porteur de contradictions, l’artiste change sans cesse de rôle dans une pratique de plus en plus diversifiée. Tantôt maître bonsaï et origamiste, éleveur de mouches, cartographe scandaleux, maçon miniature, ou tanneur des alpes, Olivier Garraud se nourrit des engouements collectifs, de la culture de l’instantané, de la dévotion internet et des survivances iconiques. L’artiste déclenche différents niveaux d’interprétations, les private joke se succèdent, les histoires et leur héros se matérialisent.
Une certaine fatalité sur fond de ciel étoilé.
Déclinées sous formes, iconographique, vidéographique et humoristique, les productions d’Olivier Garraud se façonnent dans la noirceur terrible et ironique de ses dessins et dans l’irréversible et l’inévitable de ses sculptures. Le poing-pied, conviction ancrée dans le sol, s’élevant au plus haut rang du pouvoir de l’art, devient le symbole de l’artiste, une force de persuasion, hybride et emblématique.
Générateur de son aventure personnelle et passionné de cyclisme, Olivier Garraud est un provocréateur simple et efficace, dramatique et poétique, cinglant et inépuisable. Ses constructions visuelles antinomiques, contournent les systèmes normés. Installé entre mythologie et réinterprétation contemporaine du monde, conservation et immortalité symbolique ; il s’apprête à expérimenter l’art et sa représentation. Une représentation en marge, à l’insolence maîtrisée, désolidarisée de la matière, indépendante.
Ses préoccupations deviennent de plus en plus installatoires et regroupent la plupart de ses techniques de création : le dessin et l’illustration, le texte et la typographie, la sculpture et les objets mais également la vidéo et l’animation. Ce travail de rassemblement lui permet de créer une force de conviction. Il ne tarde pas à décider de l’indépendance de l’un de ses dessins, le retire de sa « collection » et s’en inspire pour développer tout un univers pictural essentiellement en noir et blanc. Sur ce même schéma de production, le projet Demi – artist a pris plusieurs formes. D’abord désolidarisé d’un ensemble de dessins et affublé d’unepolice gothique. L’histoire s’étoffe et la sphère visuelle s’étend pour toucher la mythologie et ses symboles. Lettrage, mise en scène, décorum et déchaînement des éléments, tout est réunit pour faire renaître le Demi – artist et lui impulser un nouveau caractère. Les étapes du projet amène aujourd’hui l’artiste à pousser plus loin la potentialité de Demi – artist en lui donnant une forme animée, épileptique et absurde en perpétuelle transformation.
Les réalisations d’Olivier Garraud sont expansives, déflagrantes ; il met les doigts dans la prise pour voir ce qu’il se passe !